Comment personnaliser la transmission des savoirs sans tomber dans la « solo-formation » ?
Réponse avec Margaux Beauchamps chef de projet chez « Paradoxes ».
POURQUOI A-T-ON TANT BESOIN D’INDIVIDUALISER ?
Parce qu’il ne s’agit plus uniquement de « former », il s’agit de faciliter, de guider, d’accompagner, d’aider… Autant chez les enfants que chez les adultes, les formateurs, les professeurs sont confrontés à des individus qui aujourd’hui ont accès à un nombre exponentiel d’informations et de connaissances. Ce qui n’était pas possible avant est rendu systématique par internet et ses moteurs de recherche. Aujourd’hui, on peut réaliser « un cake design » sans à avoir à aller à la bibliothèque chercher un livre de recettes.
Aujourd’hui on peut s’auto-former. L’individualisation c’est donc aussi permettre à l’apprenant de choisir la ressource qui lui facilitera l’apprentissage. Ce choix, il est capable de le faire seul dans certaines situations, et dans d’autres, il est nécessaire qu’il soit accompagné. L’apprenant se contente plus d’être spectateur de sa formation, ni même uniquement acteur, il en devient auteur. Il co-construit son apprentissage.
On a bien cerné ce que signifiait « individualisation ».
Mais seul ? Accompagné ? Comment cela se traduit ? On parle souvent d’auto-formation, c’est une notion qui revient régulièrement. Cependant, il est important de rappeler qu’«auto » ne sous-entend en aucun cas seul, nous ne parlons pas de « solo-formation », mais d’auto-formation. C’est plutôt une volonté d’aller chercher des ressources de manière autonome avec un ou des pairs. Et finalement, de nos jours, à part si l’on est un ermite au fin fond des bois… On n’apprend jamais vraiment seul. Les réseaux sociaux, les échanges entre pairs dans un cadre professionnel, les discussions devant la machine à café… sont des moments sujets à l’apprentissage, formel ou informel.
ET on en a besoin de cette individualisation, on a besoin qu’il existe plusieurs moyens d’apprendre, de trouver des connaissances, des savoirs. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que l’environnement de travail change aussi, les travailleurs ne se comportent plus de la même manière et ne sont plus mono-tâche. Ils utilisent leur téléphone, pas uniquement pour téléphoner des clients ou des fournisseurs, mais pour utiliser des applications, aller sur les réseaux sociaux, communiquer avec des personnes externes au cadre professionnel… C’est certes un nouveau besoin, auquel on adhère ou non, mais il n’empêche que nous évoluons à travers un monde connecté dont les individus ressentent également les besoins de l’être. Aussi, monopoliser un salarié une journée durant pour le former est contre-productif. Lui donner la possibilité de choisir les moments où il souhaite travailler, le temps qu’il souhaite y passer et la modalité qu’il souhaite utiliser est un moyen de pallier au manque d’efficacité et la plupart du temps, à une motivation bien attaquée après 3 heures de formation en présentiel. Le rapport au savoir a évolué et continuera d’évoluer. Nous n’avons pas fini d’entendre parler d’individualisation et aujourd’hui, avec les « big datas », elle est omniprésente. Du moment où vous faites vos courses en ligne, à l’achat d’un livre sur un site de librairie en passant par la visualisation de vidéos sur Youtube… Nous sommes entourés de solutions ! Nous avons de grandes possibilités pour donner aux apprenants de meilleures conditions d’apprentissage, de plus en plus fidèles à leurs besoins.
Définition : Qu’est-ce que l’individualisation de la formation ?
« L’individualisation de la formation est un mode d’organisation de la formation visant la mise en oeuvre d’une démarche personnalisée de formation. Elle met à la disposition de l’apprenant (élève, étudiant, stagiaire, apprenti…) l’ensemble des ressources et des moyens pédagogiques nécessaires à son parcours de formation et à ses situations d’apprentissage. Elle prend en compte ses acquis, ses objectifs son rythme ».
Chaque apprenant est unique, singulier. C’est comme ça qu’il faut comprendre la définition de l’AFNOR. À chaque différence, sa propre réponse. Outre le fait que ce ne soit pas économiquement toujours rentable, ce n’est pas toujours rentable, ce n’est pas toujours une solution de s’attarder sur chaque individu. C’est bien mais cela ne passe pas nécessairement par un soutien omniprésent. L’apprenant est un individu capable, ayant des ressources qui lui sont propres. Qu’il soit seul, en groupe, sans formateur, avec formateur, sans tuteur : il faut partir du principe et ne jamais l’oublier, il sait. Peut-être pas tout mais il sait.